Pourquoi et comment identifier et enregistrer vos animaux ? (première partie - Janvier 2014)
 
par Bernard Giudicelli, Docteur vétérinaire
 


IDENTIFICATION & ENREGISTREMENT
 
L’identification consiste à attribuer un numéro unique et permanent à un animal.
Chez les humains, l’attribution d’un numéro unique est basée sur le sexe, date et lieu de naissance, c’est notre numéro national d’identité ou de Sécurité Sociale. Ce numéro nous est propre mais il est dématérialisé (nous ne l’avons pas inscrit sur notre corps) .
Chez les animaux, le numéro d’identification est toujours marqué d’une façon ou d’une autre sur le corps (tatouage, boucle, puce électronique …). Il est ensuite enregistré dans une base de donnée appelée « Registre » qui introduit d’autres données telles le nom, sexe et âge de l’animal, les coordonnées de son propriétaire, et éventuellement des données sanitaires ou techniques selon l’utilisation faite du registre. Il est clair qu’apparaît une notion de confidentialité qui sera en partie fonction des liens unissant le Registre à d’autres structures. Plus le Registre est indépendant, plus les données de confidentialité sont importantes. Les transmissions de données d’un propriétaire à un autre à l’intérieur d’un Registre dépendent du Règlement du Registre. Ainsi un registre tel que LAREU qui enregistre des lamas et alpagas en Europe refuse de transmettre les données d’un propriétaire à qui que ce soit, administration comprise. Lorsqu’un animal est retrouvé avec un numéro de puce, LAREU est contacté et se charge d’informer le propriétaire sans transmission de ses coordonnées (sauf avis contraire). Un registre d’éleveurs sélectionneurs peut offrir des possibilités d’échanges entre les éleveurs, (par exemple diffusion d’informations sur des mâles) mais la thématique est alors totalement différente.
 
    
          Les animaux de rente de ferme :
 
En France, l’identification et l’enregistrement des animaux de ferme dont les produits sont destinés à l’utilisation humaine (lait, viande) sont obligatoires. Cette identification est réalisée à l’aide de boucles d’oreilles comportant numéros et/ou codes barres, ou dans certains cas de puces électroniques encore appelées transpondeurs.
Les EDE (établissements départementaux d’élevage), dépendants du Ministère de l’Agriculture, ont la responsabilité de mettre à jour la base de données nationale d'identification (BDNI).
 
Cette base a pour objet d'identifier et d'enregistrer les mouvements d'animaux d'élevage (bovins, ovins/caprins, porcins). Elle comprend les éléments suivants :
 
            des marques auriculaires pour l'identification des animaux ;
            des bases de données informatiques ;
            des passeports pour les animaux ;
            des registres individuels tenus dans chaque exploitation.
 
          Les équidés :
 
Les équidés, dont seuls certains spécimens sont élevés pour la viande, ne peuvent pas entrer dans ce schéma d’animaux de rente. Aussi, la gestion de l’identification des équidés est assurée par l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation (IFCE) au travers de la base centrale SIRE (Système d’Information Relatif aux Equidés). Tout équidé résidant sur le territoire français est répertorié avec un numéro d’identification unique dans la base nationale SIRE, qui compte plus de 900 000 équidés.
Cette base permet de contacter la personne responsable d’un cheval ; chaque changement de propriété doit être enregistré dans cette base ainsi que les lieux de résidence de l’animal.
 
         Les carnivores domestiques :
 
L’identification et l’enregistrement des carnivores domestiques (chiens, chats et furets) est obligatoire en France. L’identification par puce électronique est réalisée par les vétérinaires et l’enregistrement est géré par I-Cad (Identification des Carnivores Domestiques), entreprise privée choisie par le Ministère de l’Agriculture. L’identification des chiens et des chats est obligatoire préalablement à leur cession, que cette dernière soit à titre gratuit ou onéreux. Il en est de même, en dehors de toute cession, pour les chiens nés après le 6 janvier 1999 âgés de plus de quatre mois et pour les chats de plus de sept mois nés après le 1er janvier 2012.
 
          Les lamas et alpagas :
 
Ils sont considérés dans certains cas comme animaux de ferme permettant à leur propriétaire d’obtenir des subventions telles que la prime à l’herbe ou les ICHN. Pour pouvoir bénéficier de ces subventions, le propriétaire doit obligatoirement être agriculteur enregistré à la MSA, et posséder un numéro d’élevage attribué par l’EDE. Tout autre propriétaire de lama ou d’alpaga, qui n’a donc pas de statut agricole, n’a pas à demander à l’EDE de numéro d’élevage. Nos animaux ne peuvent pas être assimilés aux bovins ou ovins puisque non consommés. On les rapprocherait plutôt du système équin. Certains éleveurs de chevaux sont agriculteurs, d’autres non. Des contacts ont été pris il y a longtemps avec le SIRE pour gérer l’identification et l’enregistrement des lamas et alpagas, mais les coûts étaient trop prohibitifs pour que suite soit donnée.
Plutôt que d’attendre une quelconque obligation (qui n’est toujours pas là), nous avons préféré miser sur la volonté de la majorité des propriétaires de faire quelque chose. Le premier pas a été d’identifier nos animaux d’une façon simple, sécurisée et esthétique. Le choix s’est porté sur les puces électroniques. Les lamas ont été les premiers animaux domestiques en France identifiés par puce électronique, grâce à l’aide de Mérial qui fut un partenaire important de cette action. Les premières identifications par puce électronique de lamas en France ont été réalisées chez Christiane Giudicelli au début des années 1990. Identifier était un premier pas, il fallait ensuite créer un registre capable de gérer ces numéros tout en respectant l’indépendance des propriétaires. Plusieurs solutions ont été mises en place, avec des taux de satisfactions différents. La dernière proposition qui semble acceptée par une majorité de propriétaires est le Registre Européen LAREU (www.lareu.org). Les atouts proposés par LAREU sont son indépendance totale garantissant une protection des propriétaires, son coût nul et sa réactivité instantanée face aux évènements enregistrés. Des améliorations du système sont également régulièrement proposées pour le plus grand confort des utilisateurs.
Vous trouverez plus de renseignements sur Lareu sur notre page
 


LES PUCES UTILISEES :
 
Les puces électroniques d’identification doivent être aux normes « ISO » et portent un code unique à 15 chiffres. On trouve encore dans le circuit des anciennes puces non ISO codées avec des lettres et des chiffres avec moins de 15 caractères ; le problème est qu’on ne peut pas les lire avec tous les lecteurs actuels.
 
Le code d’identification en France est ainsi déterminé :
          les trois premiers chiffres correspondent au code du pays (le code de la France est 250),
          les deux suivants au code espèce (22 pour les espèces non domestiques, 25 pour les équidés, 26 pour les chiens,
           chats et furets),
          les deux suivants au code fabricant (par exemple 95 pour Allflex, 98 pour Merial, 41 pour Vethica …),
          et les huit derniers au numéro d’identification individuel attribué à l’animal portant la puce.
 


















Les petits camélidés n’entraient dans aucune catégorie, donc on utilisait des puces « neutres » sans codification, dont le numéro commençait par 985. Certains propriétaires ont mis des puces chevaux ou chiens, mais avec la puce, ils payaient inutilement le coût de l’enregistrement sur le fichier attenant.
 
Récemment, un nouveau code est apparu. Le code 9xx en début du code d’identification à 15 chiffres où xx est un code laboratoire. Ce code est attribué aux animaux de faune domestique autres que ceux déjà définis (chiens, chats, furets chevaux et animaux de ferme). Les lamas et alpagas entrent dans cette catégorie, et il faudrait donc utiliser ces puces pour les identifier. Pourquoi l’administration a-t-elle créé un nouveau système d’encodage pour cette catégorie d’animaux ? Pourquoi ne pas avoir continué sur ce qui existait déjà : code pays, code espèce (en mettant alors un code non utilisé 27 ou 28 par exemple), code laboratoire etc ? Les voies de l’administration restent parfois impénétrables … Quoiqu’il en soit nous devons utiliser en priorité ces puces. Une identification homogène de nos animaux ne peut que conforter notre sérieux.
 
















On voit circuler des animaux nés en France et porteurs de puces allemandes (276), belges (056) ou provenant d’autre pays. Je pense que c’est une erreur. Votre vétérinaire peut facilement se procurer ces puces auprès de la SAPV/Vetonac. LAREU également propose des puces vendues au prix coûtant et reliées à la création du passeport européen (www.lareufrance.fr).
 



OÙ METTRE LA PUCE ?
 
Là encore, il n’y a aucune obligation. Il a été conseillé il y a plus de vingt ans d’implanter la puce à la base de l’oreille gauche de l’animal. Cet emplacement a été défini à la suite de différents essais et donne satisfaction. C’est donc là qu’il est conseillé de mettre la puce sur les lamas et alpagas. C’est là que l’on cherchera en priorité à lire le numéro avec le lecteur. Mais encore une fois, il n’y a pas d’obligation et chacun est libre de faire comme il a envie. Si l’éleveur veut que la puce soit au milieu de l’encolure comme pour les chevaux ou en avant de l’épaule, pourquoi pas. Mais insistons pour que la puce reste du côté gauche de l’animal et dans son tiers antérieur. On a vu des puces mises sous la queue, ce n’est pas sérieux et leur lecture relèvera du pur hasard…
 


CONCLUSION
 
Il ne faut surtout pas hésiter à identifier ses animaux en utilisant si possible des puces « homologuées ».  L’enregistrement, bien que facultatif, est recommandé, et si possible sur LAREU qui offre des garanties de confidentialité et d’indépendance, tout en étant gratuit. Cette action d’identification et d’enregistrement des petits camélidés est majoritairement réalisée en France, ce qui est un gage du sérieux et du volontarisme des éleveurs.
 
Association A.L.P.E.S
                                      Alpagas, Lamas, Propriétaires, Ecoute et Solidarité
Giudicelli
Giudicelli
 

J'aime bien être un camélidé heureux !
 
Association A.L.P.E.S.
300 chemin des Railles, Luzerand - 26410 MENGLON    Tel : 06 17 54 64 31